Avec Christian Vidal, nous allons chanter des standards de la chanson française, nous confie la chanteuse belge Morgane (aujourd’hui âgée de 48 ans) au sujet du concert caritatif de ce dimanche - au centre culturel d’Auderghem - organisé par le Rotary Club de Bruxelles. On va aussi faire un duo ensemble et chanter quelques-unes de nos propres chansons. Tout ça, au profit de La Maison Bleue, institut pour handicapés mentaux."

En pleine période du concours Eurovision de la chanson (qui se déroulera la semaine prochaine en Suède), Morgane ne peut passer à côté de son titre phare "Nous, on veut des violons". Morceau écrit par Claude Barzotti, qui a représenté la Belgique en 1992 (elle finira 20e du classement sur 23). "Elle fait partie de mon histoire, je ne peux y échapper à chaque fois, sourit celle qui était devenue la choriste du plus "Rital" des chanteurs belges (décédé il y a bientôt un an). Je ferai également une chanson hommage à lui. Sans doute Madame."

L’une des stars de "10 qu’on aime" sur RTL-TVi ("un engouement fou incomparable avec ce que vivent les artistes belges aujourd’hui") lui doit en effet beaucoup. À commencer par son nom de scène. "Quand il a décidé de me produire, on a choisi un prénom ensemble, explique la Liégeoise Ingrid Simonis de son vrai nom. C’est grâce à lui si j’ai poursuivi ma carrière et que je continue encore aujourd’hui. C’était mon papa musical. D’autant plus qu’il avait le même prénom que mon propre papa (sourire) ! Tout comme sa parolière, Anne-Marie Gaspard, qui est là depuis le début. Ce sont mes parents de la musique."

Vous avez poursuivi votre carrière musicale mais vous avez tout de même dû garder un métier sur le côté…

"Oui, en effet, je travaille dans une école devenue à sensibilisation artistique. Avec des enfants de maternelles et primaires, on monte donc chaque année une comédie musicale. Je les fais chanter. Mais je continue toujours de chanter et de faire des spectacles. J’ai construit un album durant le confinement aussi avec mon compagnon et Anne-Marie Gaspard. On avait le temps à ce moment-là (sourire). Chanter, c’est ma passion. J’en ai besoin, tout comme de faire de la scène. C’est vital, c’est mon adrénaline, mon antidépresseur. Je ne peux pas faire sans."

Depuis vos 16 ans à l’Eurovision, la musique ne vous a donc jamais quittée ?

"Non, jamais ! Même durant mon travail à l’école où j’ai aussi une chorale de jeunes ados et de plus jeunes. L’année prochaine, j’aimerais même en lancer une avec des adultes. J’ai besoin de transmettre."

Et, aujourd’hui, c’est votre fils Eytan qui suit la même voie !

"Oui, il avait participé à The Voice Kids juste avant le confinement. Et il m’accompagne souvent durant mes spectacles et chante avec moi. Il a aussi la fibre musicale en jouant du piano, de la guitare, etc. Il adore ça aussi, même s’il est toujours à l’école. Il a 19 ans. Et peut-être qu’il en fera sa carrière, même si je pense qu’il est dans le même esprit que moi: on aime ça mais on n’a pas besoin d’être forcément reconnu. L’essentiel pour nous, c’est chanter."

Allez-vous regarder l’Eurovision la semaine prochaine ?

"Ben… je ne pense pas. Car je ne regarde plus du tout la télé. Même les émissions de variétés. J’écoute la radio, de la musique… même si je ne connais pas le titre (Before the party’s is over) de la Belgique cette année. Je sais que c’est Mustii qui nous représente mais je ne l’ai pas encore écoutée. Par contre, celle de Slimane, on l’entend partout ! Quand j’étais jeune, j’étais très fan de l’Eurovision mais cela s’est perdu avec le temps… un peu comme tout le monde. Sauf les pays nordiques qui sont toujours très fans de ce concours. Pas de pronostics donc mais j’espère que la Belgique va gagner quand même (sourire) !"

En gardez-vous un bon souvenir ?

"Oh oui ! C’était une super expérience. On ne s’en rend pas vraiment compte à 16 ans, on vit ça comme un rêve. Mais grâce à l’Eurovision, j’ai participé à des spectacles en Turquie, Suède et ailleurs avec des stars comme Kylie Minogue etc. ! Le concours m’a ouvert des portes malgré le fait d’avoir terminé dans le bas du classement."

Interview de Pierre-Yves Paque