«Quel public! Mais quel public! » C’est clair: ils finiront par attraper le gros cou, les sept mille et quelques fans des chanteurs et chanteuses aux tempes grises. À les écouter se confier en toute simplicité et convivialité dans les coulisses, on comprend toutefois rapidement que ces remerciements et ces félicitations adressés au public du WEX n’ont rien d’une banale flatterie. « C’est la huitième fois que je viens à Marche-en-Famenne avec la tournée, rappelle Michel Orso. Sur les huit cents concerts, Marche gardera toujours une place particulière. Le public belge a ce petit quelque chose en plus qui vous fait tellement chaud au cœur.»

Pour cette fin de cycle, avant le coup d’envoi d’une nouvelle aventure (voir ci-contre), les deux spectacles proposés samedi n’ont pas échappé à la règle. Tous deux affichaient sold-out; ensuite, comme à chaque fois, le public du soir accusait nettement moins le poids des âges, avec une majorité de quinquagénaires.

Pour l’ambiance, par contre, vous pouvez faire autant confiance aux trois, voire même aux quatre fois vingt.

Comme au music-hall

Avec un Julien Lepers au top de sa forme, n’hésitant pas à se mêler à la foule, cette dernière restera, sans conteste, comme l’une des prestations les plus abouties de cette tournée unique au monde dans son concept. Par la qualité, la condition… physique des vedettes, mais aussi des décors, de la chorégraphie et de la sono. Un Danyel Gérard débarquant sur scène en Harley-Davidson, ça surprend tout de même un peu. Avec les artistes du grand orchestre du Splendid, c’est même le meilleur du music-hall qui débarque en Famenne. Nul doute que «la Salsa du démon» trotte encore dans bien des têtes depuis samedi.

Sans oublier, évidemment, tous ces airs, tous ces tubes qui ont bercé et bercent encore les rêves de tant de jeunes et de moins jeunes. Et si ces Dave, François Valéry, Claude Barzotti, Herbert Léonard, Gigliola Cinquetti ou Annie Cordy bénéficient encore d’un tel amour de leur public, n’est-ce pas tout simplement, comme l’explique Hervé Vilard, parce qu’un chanteur populaire est d’abord «un marchand de bonheur, qui emmène son public dans un monde de rêve, de paix et d’amour »?